7 février 2019
Il y a quelques mois je vous parlais de mon sentiment d’imposture dans le monde du salariat et de mes difficultés à m’épanouir en tant que porteur de projet, étudiante et salariée à la fois.
J’avais alors pris la décision à l’issue de l’obtention de mon diplôme en juillet 2018 de tout plaquer pour m’offrir une année d’expérience entrepreneuriale à 100%. Six mois plus tard, quels sont les choses que j’ai apprises, aimé ou non ?
Bien entendu, cet article est mon ressenti personnel et je pense que chacun vit ce genre d’expérience à sa façon 🙂
Savoir faire face à la solitude
C’est un sujet récurrent, je l’ai abordé à travers différent posts et à travers de nombreuses discussions : la solitude. Se retrouver du jour au lendemain seule, sans collègues et sans cadre peut s’avérer extrêmement difficile.
Dans un premier temps, je me suis ordonnée chez moi : j’ai ré aménagé mon bureau pour avoir un endroit cosy et je me suis fixée de nombreuses bonnes résolutions ! Sauf que les jours passent, les semaines passent et on se rend vite compte qu’il est extrêmement difficile de séparer vie privée de vie pro. Travailler dans son canapé c’est chouette mais ça reste un espace de travail connu et une routine s’installe très rapidement : morne et peu motivante.
J’ai donc pris la grande décision d’entrer dans un incubateur pour retrouver mes copains d’école eux-mêmes entrepreneurs. J’ai comparé, rencontré et visité plusieurs bureaux avant de trouver l’offre qui me correspondait le mieux. Et voilà, j’avais tenu un mois et demi seule chez moi avant de craquer face à cette solitude écrasante et ce manque de contact.
L’avantage de se retrouver entre entrepreneurs : tout le monde le dit et j’ai pu le vérifier par moi-même, travailler entre porteurs de projet ça réconforte ! On a tous nos périodes de remise en question, on se soutient et on se crée notre propre écosystème. Intégrer l’incubateur a donc été ma première bonne décision dans cette nouvelle vie et malgré la charge financière que cela représente, je ne ferais pas marche arrière !
S'assumer financièrement
Ne plus avoir de contrat de travail c’est être rayé de toute l’administration française. C’est dur. On ne cotise plus au chômage, on ne cotise plus à la retraite. On ne peut plus faire de prêt, plus louer d’appartement …
Donc finalement faire le choix de travailler seul c’est un peu se tirer une balle dans le pied concernant les projets personnels : tout est mis en suspens puisque les revenus générés sont considérés comme incertains ! Impossible d’emprunter pour changer de voiture ou juste pour un petit prêt à la consommation ça peut parfois être extrêmement compliqué à gérer.
Il y a ensuite le fait de ne pas avoir de salaire sûr tous les mois : si on ne travaille pas on a rien. Mais il y a aussi les grosses périodes où on travaille beaucoup mais que rien ne rentre. Payer ses charges d’entreprises, ses charges d’habitation, régler ses factures et ensuite il faut pouvoir ses tirer quelques euros pour le reste c’est à dire pour manger.
Pour l’instant il est trop tôt pour moi de revenir sur cette thématique là et d’en tirer des enseignements puisque je ne gagne pas du tout ma vie de mes activités. Mais j’ai confiance, ça viendra 😉
Se fixer des objectifs, quel est le but de ma vie ?
La remise en question fait maintenant partie de mon quotidien : pourquoi je fais ça ? Est-ce que ce que je fais a réellement un sens ?
Donner un sens à son travail peut s’avérer parfois compliqué quand il n’y a pas de cadre salarial pour nous dire « on doit atteindre x objectifs ce mois-ci il faut le faire et c’est tout ». Finalement être seul c’est se fixer ses propres objectifs mais c’est aussi beaucoup procrastiner « Ce n’est pas grave je le ferais le mois prochain ».
C’est dans ce sens que l’accompagnement à l’incubateur me semble incontournable : une coach fait un mois mensuel avec chacun d’entre nous pour nous demander comment nous avançons afin de nous donner un fil rouge et ne pas nous perdre nous même dans nos tumultes d’idées parfois inutiles.
Il reste malgré tout de nombreuses phases de doutes où on sait qu’on serait mieux payé (un SMIC ça fait rêver !), qu’on pourrait payer ses charges et se faire plaisir si on retournait au monde du salariat. Mais finalement est-ce que mon « moi » intérieur serait épanoui ?
Un bien-être non négligeable
Je vous peint un tableau un peu gris depuis le début car depuis 6 mois j’expérimente vraiment un nouveau style de vie qui peut parfois effrayer à l’âge de 22 ans. Mais finalement après 4 ans de travail salarié, d’études et de galère je peux dresser un bilan : je n’ai jamais été aussi LIBRE d’esprit.
Ping : [3 ans et demi plus tard] Vivre de sa passion, une lubie ?